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Commerces pour le climat

Émilie (cogérante) & Thomas (copropriétaire)

Émilie (cogérante) & Thomas (copropriétaire)

100%
C’est l’objectif pour la végétalisation du menu!
C’est l’objectif pour la végétalisation du menu!

Je vois le travail comme une sorte de groupe social permettant de s’instruire et d’apprendre les uns des autres.

Je vois le travail comme une sorte de groupe social permettant de s’instruire et d’apprendre les uns des autres.

LES BONNES PRATIQUES POUR LA TRANSITION ALIMENTAIRE

LES BONNES PRATIQUES POUR LA TRANSITION ALIMENTAIRE

AVANT L'ACCOMPAGNEMENT

Parlez-nous des bonnes pratiques au quotidien à La brume dans mes lunettes!

*Entrevue réalisée avec Thomas Segura*

La « vibe » du café était déjà écolo. On a toujours essayé de produire intelligemment pour limiter le gaspillage, en expliquant aux clients que le rejet de la surabondance faisait partie de notre démarche. Nous produisons donc très peu de compost, et on revalorise nos surplus via l’application Sauvegarde. Il y a toujours eu des options végétariennes à la carte, et on va en intégrer davantage.

Au niveau des contenants et emballages, on incite à la réduction à la source, en ne rendant pas automatiquement disponibles certains produits, comme les couvercles et les manchons. On ne veut plus automatiser la consommation de ces articles, et en parallèle on pousse l’utilisation de tasses réutilisables.


APRÈS L'ACCOMPAGNEMENT

Quelles ont été les bonnes pratiques explorées durant l’accompagnement délivré par LOCO?

Avec LOCO, on a exploré pas mal de sujet puis on a choisi de se concentrer sur la recherche de fournisseurs plus en adéquation avec notre démarche écologique. On a pu intégrer davantage de produits locaux et générant moins de déchets, ce qui ne revient pas forcément plus cher. On s’est également donné pour objectif concret de changer 30% de notre carte pour des substituts plus écologiques, et de progressivement atteindre le 100% végétal!

Tout ça nous a confortés dans l’idée que le changement n’est pas forcément négatif, ni effrayant. Il faut juste l’accompagner de la bonne manière, et communiquer les bons messages : s’il y a moins de viande à la carte, ou que certains produits locaux sont plus chers, il faut sensibiliser la clientèle.

Comment décrire La brume en quelques mots?

La brume est un endroit accueillant et chaleureux, pour déguster un bon thé ou un copieux petit déjeuner fait sur place en se sentant comme à la maison! Quand j’ai rejoint l’équipe, je voulais faire perdurer l’esprit du lieu par respect pour les attentes et les habitudes de la clientèle. Je voulais également améliorer la recette!

Est-ce que vous vous considérez comme un.e écologiste? Quelle est votre source de motivation pour agir?

Clairement oui, le commerce est un bon médium pour s’adresser aux gens. Personnellement je me sentais démuni avec mon impact individuel, avoir un commerce permet de croiser des centaines de personnes avec des idées et des trains de vie différents. On peut confronter leurs valeurs aux nôtres, transmettre de bonnes pratiques, mais en toute humilité : on ne veut pas entrer dans le rôle de l’éducateur.

Je vois le travail comme une sorte de groupe social permettant de s’instruire et d’apprendre les uns des autres : l’équipe, les fournisseurs et bien sûr la clientèle. Un café c’est une triangularité entre des aspects sociaux, économiques et écologiques.

Qui serait selon vous le meilleur acteur pour impulser le changement au niveau des pratiques dans le secteur commercial à Montréal?

Je n’identifie pas spontanément des acteurs responsables de cela, mais à mon sens le GUTA occupe un rôle important pour rassembler les idées et les initiatives, valoriser les outils pour les commerces. Aujourd’hui ce sont souvent les fournisseurs qui passent le message d’un commerce à l’autre.

Il faudrait que les commerçants aient le réflexe d’aller consulter les bonnes pratiques existantes, de la même manière qu’on va aller sur les médias chaque matin.

Fournée de scones préparés maison

Comment avez-vous entendu parler du GUTA? Pourquoi vous êtes-vous lancé dans son programme d’accompagnement?

C’est un membre de l’équipe GUTA – et client – qui nous a démarchés! On a d’abord participé à un groupe de discussion entre commerces, qui nous a beaucoup apporté : je me suis senti moins seul dans mes démarches en voyant que d’autres faisaient plus, et mieux que nous. C’était inspirant car je travaille beaucoup par mimétisme, en observant les autres, et je n’ai pas de problème pour me faire copier non plus!

Puis le programme d’accompagnement a représenté une opportunité pour appliquer cette volonté de moins gaspiller, produire moins de déchets ultimes.

Quelle est la pratique dont vous êtes le plus fier en tant que commerçant?

On rencontre beaucoup de monde et je suis fier de l’idée d’être un vecteur, d’apprendre de l’autre et de diffuser les initiatives qui nous sont partagées.

Quels sont vos prochains projets excitants pour le commerce?

On veut aller vers une carte 100% végétarienne pour la rendre encore moins impactante, notamment en supprimant le petit déjeuner classique œufs-bacon-saucisses. Idéalement il faudrait que cela se fasse naturellement, que le client n’ait pas l’impression de devoir agir pour la planète lorsqu’il fait sa routine matinale. On fait aussi des évènements pour faire avancer des causes sociétales, sortir notre environnement habituel, car tout est lié.

Tasses réutilisables à disposition!

Quel message voudriez-vous adresser à un commerçant qui souhaite mettre en place des pratiques plus durables?

Qu’il n’est pas seul, et que des personnes seraient heureuses de l’aider dans ses démarches vertueuses. La clientèle est un bon moyen de mieux faire, elle a des choses à dire et il faut la consulter. Aussi, on pense beaucoup que l’écologie coûte plus cher. À mon sens ce n’est pas forcément vrai, souvent argent rime avec facilité. Pour changer, il faut faire l’effort de penser autrement, et y mettre de l’énergie.

Dans un monde idéal, comment pourraient être gérés les enjeux de la transition alimentaire?

Ce qui est le plus préoccupant actuellement c’est le gaspillage alimentaire, ça me tue qu’on gaspille alors qu’on voit de la précarité au bout de la rue. Chacun – citoyen ou professionnel – devrait pouvoir donner facilement, et pour cela il faudrait centraliser toutes les actions possibles et les rendre accessibles et plus ambitieuses.

Si vous étiez un fruit ou un légume, lequel et pourquoi?

Une banane, car c’est un fruit à plusieurs facettes, qui peut être utilisé de plein de manières, et dont les propriétés évoluent en fonction de l’état. Un beau fruit versatile, aux centaines de variétés différentes!

L’accompagnement a été réalisé par notre partenaire Épicerie LOCO, dont la mission est de diminuer l’impact écologique du système alimentaire québécois. Gestion de commerce alimentaire écologique, analyse de cycle de vie des produits, gestion des matières résiduelles, sciences de l’environnement : Découvrez leur offre de service!

L’accompagnement a été réalisé par notre partenaire Épicerie LOCO, dont la mission est de diminuer l’impact écologique du système alimentaire québécois. Gestion de commerce alimentaire écologique, analyse de cycle de vie des produits, gestion des matières résiduelles, sciences de l’environnement : Découvrez leur offre de service!

REVENIR AUX COMMERCES
Crédit photo : Laure Boyer