Parlez-nous des bonnes pratiques du quotidien au Café Eviza!
Ève : Notre démarche durable passe d’abord par l’approvisionnement : on achète le plus localement possible, et on va au marché plutôt que de commander, pour éviter les livraisons. Le pain vient d’une boulangerie de quartier, tous nos breuvages sont québécois à part le café, qui est tout de même torréfié à Montréal ou au Québec. En regardant les produits Aliments du Québec ou du Canada, on trouve presque tout donc quand le choix est possible, on le fait!
Nous sommes aussi très attentifs à nos emballages et aux contenants. Nous proposons nos propres verres et tasses réutilisables, et pour la vente à emporter les tasses jetables sont compostables, et les couvercles sont recyclables. On utilise des contenants en bagasse, et on veille à ne pas tout mettre automatiquement à disposition : le sucre et les ustensiles (en bambou) sont disponibles à la demande. L’objectif est de conscientiser la clientèle, faire évoluer les habitudes.
Quelles ont été les bonnes pratiques explorées durant l’accompagnement délivré par La vague?
La vague nous a apporté plein d’idées, et nous a aidé à aller plus loin dans nos efforts et à mieux communiquer dessus, via les médias sociaux, et la création de visuels à afficher en salle.
Tout d’abord, sur le réutilisable, on a mis en place un système « incitatif VS supplément » qui va nous permettre de créer un « fonds vert » avec les pénalités de 25 sous. Le but est d’acheter une machine à glace, qui nous permettra d’éviter les emballages et les livraisons des sacs de glace qu’on utilise actuellement.
On a travaillé notre gestion des matières résiduelle en installant des stations de tri avec des poubelles à compartiment, en salle et en cuisine. Des supports visuels permettent de comprendre facilement les gestes de tri et de nous simplifier la tâche. On a aussi approfondi le tri du recyclage, en triant séparément certains éléments comme les reçus de caisse et les bouts de plastique.
On a aussi remis à plat la liste de nos fournisseurs et on est en cours de changement pour certains produits : on va passer des bouteilles d’eau aux canettes en aluminium, qui se recyclent beaucoup mieux à Montréal. Enfin on va également proposer davantage d’options végétariennes et de laits alternatifs au menu.
Depuis combien de temps existe le commerce? Comment le décrire en quelques mots?
On a lancé le Café Eviza en décembre 2020, l’esprit de base était d’ouvrir un café de quartier, fièrement ancré localement! Izabelle a apporté une touche verte au projet de départ : les pratiques écologiques, c’est plutôt elle qui les a mises en place, avec son expérience en restauration.
Est-ce que vous vous considérez comme des écologiste?
On ne peut pas se définir comme des écologistes, nous ne sommes pas de ferventes militantes. Le café nous permet de diffuser des bonnes pratiques et il y a une belle ouverture de la part des citoyens, c’est lié à l’esprit du coin, à la communauté locale. Donc nos motivations sont vraiment liées à celles de nos clients! Par exemple beaucoup d’entre eux voulaient apporter leurs tasses, donc dès que la Covid l’a permis, on a accepté de les remplir et de les laver. D’autres nous demandaient si on faisait du compost, où jeter leurs déchets, etc. On fait des choix consciencieux pour répondre à leurs besoins.
Vous sentez-vous légitime pour sensibiliser votre clientèle, vos fournisseurs?
En tant que commerçant, c’est important d’essayer d’embarquer les clients dans nos démarches. On n’a pas encore testé cette approche avec les fournisseurs, car selon les cas ce n’est pas toujours simple. Par exemple on pousse pour se faire livrer le café en vrac, dans des chaudières, ce qui est possible seulement pour certains torréfacteurs.
Avez-vous identifié des organismes ou des initiatives pour vous soutenir au niveau du changement de pratiques?
On fait partie d’un réseau de femmes propriétaires de cafés de spécialité : l’idée est d’éviter la compétition et de se partager les bons coups, de pouvoir poser les questions et de valider ce qu’on fait sur un mode discussion. Au niveau du quartier, on fait partie d’une association de commerçants du Bronx qui se réunit régulièrement avec des élus. On a également reçu le soutien de PME MTL et on est connectés à plusieurs groupes pour les professionnels, sur les médias sociaux.
Comment avez-vous entendu parler du GUTA? Pourquoi vous êtes-vous lancées dans le Fonds d’accompagnement?
C’est vraiment la question des emballages qui nous a mis sur la piste de l’accompagnement, on avait besoin d’un œil extérieur pour s’assurer que ce qu’on utilisait était bien conforme à la réglementation. On voulait aussi des astuces en termes de réduction à la source. L’intervention de La vague a permis de répondre à nos questions et d’explorer pas mal d’autres thématiques!
Est-ce que vous avez rencontré des difficultés dans la mise en place de pratiques plus durables?
Tout le monde joue le jeu pour le moment! Au niveau de la tarification, on verra ce que ça donne sur le long terme. Le but n’est pas de pénaliser les gens mais de leur faire penser à amener leurs tasses, c’est une phase test. L’équipe a très bien intégré les nouvelles pratiques, ce sont des jeunes et pour eux le tri vient plus naturellement.
Quelle est la pratique dont vous êtes la plus fière en tant que commerçantes?
Ce serait l’esprit de communauté qu’on a réussi à créer ici. C’est un lieu où les gens aiment se rencontrer pour jaser, on a vu des groupes d’amis se former, tout le monde est bien à l’aise de venir passer du temps ici!
Quels sont les prochains projets excitants pour rendre vos affaires plus durables encore?
On veut aller plus loin et appliquer toutes les recommandations de La vague : la tarification, les réflexions sur les fournisseurs, etc. et on a également de beaux projets locaux au programme, comme le pique-nique du Bronx et les fêtes de quartier!
Quel message voudriez-vous adresser à un commerçant qui souhaite se lancer en affaires ou mettre en place des pratiques plus durables?
Ève : Si tu veux partir un commerce, il ne faut pas juste le faire pour l’argent : ça prend de l’amour pour les gens! Donc aimer le contact, être honnête et s’intéresser vraiment aux gens.
Izabelle : L’entregent doit être chaleureux : même si tu as un beau produit, c’est l’accueil qui va être la première impression. Les relations avec la clientèle, cela passe par des petites attentions qu’on peut faire, comme s’adapter à certaines habitudes ou allergies alimentaires quand c’est possible, ou faire des livraisons de quartier pour certains clients.
Dans un monde idéal, comment pourraient être gérés les enjeux de la transition alimentaire?
Il faudrait que tout le monde embarque ensemble sur des pratiques plus durables! Car à cinq heures de route d’ici, à New York, ils ont encore des sacs de plastique. Donc dans mon monde idéal tout le monde – ou au moins tous les pays industrialisés – agirait en même temps, sur les mêmes engagements et la même longueur d’onde!
Si vous étiez un fruit ou un légume, lequel et pourquoi?
Ève : Je serais plutôt un fruit, et sûrement un bleuet!
Izabelle : Je serais un plat mijoté, fait maison, qui vient du cœur et qui réconforte!
La vague, c’est l’organisme qui accompagne la transition écoresponsable des cafés et restaurants du Québec!
Un accompagnement réalisé par La vague, partenaire du GUTA! La vague outille les commerces alimentaires dans leur transition écologique grâce à son expertise en lien avec la réduction à la source et l’économie du réutilisable en services alimentaires. Découvrez son offre de service!
La vague, c’est l’organisme qui accompagne la transition écoresponsable des cafés et restaurants du Québec!
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