Parlez-nous des bonnes pratiques au quotidien chez AvecPlaisirs!
Cela passe d’abord par l’approvisionnement : nous sommes certifiés Aliments du Québec au menu, et on fait en sorte d’intégrer la saisonnalité dans nos menus. C’est un choix durable mais aussi rationnel, car les coûts sont souvent plus incitatifs quand on travaille avec des produits locaux de saison.
Et on travaille fort à l’augmentation de l’offre végétarienne et végétalienne dans nos menus – on a une nouvelle cheffe partenaire : Loonie (Caroline Huard) qui va nous aider grandement sur cet enjeu!
Au niveau du gaspillage, nous n’avons pas de gros enjeux : en tant que traiteur on n’a quasiment pas de pertes car on produit seulement ce qui est commandé. En cas d’annulation de commande, on donne les denrées aux OBNL. Petite astuce de réduction à la source : j’ai fait installer de petits frigos pour mieux gérer le roulement des stocks et éviter les denrées dormantes!
Nos emballages et contenants étaient compostables à 98%, maintenant ils sont tous recyclables et recyclés (en rPET). En tant que traiteur, nous ne sommes pas assujettis à la règlementation de la Ville, mais on voulait opérer ce changement de manière volontaire et proactive. Actuellement, on cherche des solutions pour enlever les ustensiles de nos boites-repas, et on offre désormais des canettes en aluminium qui sont donc consignables.
Par ailleurs, nous sommes proactifs également au niveau de la gestion de nos matières résiduelles : nous avons mis en place la collecte du compost depuis des années, ainsi que le recyclage. Récemment, nous avons ajouté des conteneurs pour optimiser le recyclage qui se divise maintenant en trois flux, selon les matières.
Enfin, au niveau des impacts liés à la livraison, nous travaillons fort sur l’optimisation des routes, et nous faisons de la compensation carbone des transports via un programme de plantation d’arbres.
Quelles ont été les bonnes pratiques explorées durant l’accompagnement délivré par La vague?
Une des grandes thématiques explorées durant l’accompagnement a été celle de réduire l’empreinte écologique de nos boîtes-repas. Il y a plusieurs options prometteuses sur la table, et à ce stade il s’agit surtout de voir si notre clientèle est prête à nous suivre!
Nous avons également profité de l’accompagnement pour aborder la question de notre efficacité énergique, au niveau de l’utilisation des machines, des véhicules, de la consommation de nos locaux, etc. Nous avons mis à plat les différents impacts liés à nos activités, ce qui est indispensable pour imaginer de nouvelles pratiques et se projeter dans nos missions.
Depuis combien de temps existe le commerce? Comment le décrire en quelques mots?
De base, j’avais lancé un projet d’école destiné à utiliser la force de la technologie pour amener les plaisirs de la table au bureau. Ce projet-là était plutôt personnel, pour faire mes preuves auprès de mon père qui était lui-même traiteur. Puis ça a bien fonctionné, on a recruté de bons chefs, créé des technologies efficaces, et on a réussi à surmonter les défis logistiques pour amener les repas à plusieurs endroits à la fois dans une période très courte de l’heure du lunch.
Au fil du temps, j’ai réalisé que je pouvais utiliser mon entreprise comme un véhicule pour mes valeurs, pour m’exprimer, au lieu de juste voir une source de revenus. Avec AvecPlaisirs, j’ai posé l’objectif de devenir une entreprise citoyenne et durable. D’ailleurs, en 2012, on a gagné le prix de l’entreprise citoyenne du magazine L’Actualité. Et chaque année on s’est imposé un grand projet de développement durable, le 1er était le café bio équitable – il y a 23 ans les gens n’en parlaient pas vraiment! – puis il y a eu l’implantation du compost dans les cuisines, les emballages compostables, etc.
Nos 4 valeurs : Excellence, Créativité, Collaboration et Être une entreprise citoyenne, ce qui signifie pour moi être un acteur conscient et actif dans son environnement et dans la société.
Est-ce que vous vous considérez comme un écologiste?
Non pas spécialement, c’est dur à définir. Mes valeurs écologiques sont des valeurs de raison, plutôt que de cœur, je ne suis pas un étendard de l’écologie, l’expression de mes valeurs reste humble.
Vous sentez-vous légitime pour sensibiliser votre clientèle, vos fournisseurs? Pour interpeller les décideurs?
Non, cela ne fait pas partie de la mission. Dans les faits, nos pratiques sensibilisent les clients, mais la communication est un sujet bien glissant. Montrer l’exemple par l’action : oui, mais on doit constamment veiller à ne pas adopter une posture de moralisateur, c’est une fine ligne!
Avec la pandémie, je suis passé en mode survie : j’ai dû renoncer à certaines pratiques et faire des économies radicales. Avec le GUTA et La vague, j’ai voulu me remettre à niveau, reprendre les étapes du plan d’action interne, remettre à jour mes connaissances sur les bonnes pratiques et avoir un œil extérieur d’expert pour nous aider à nous réaligner.
Si je pose ces questions à l’interne, je vais avoir quarante avis différents sur la prochaine étape à faire! Grâce à l’accompagnement, on a un phare qui nous indique où est la côte.
Puis, l’autre élément, c’est d’avoir des supports de formation. Le meilleur geste qu’on a fait était de demander à La vague de venir présenter son rapport à nos équipes. Chaque décision va avoir de gros impacts sur la production, donc tout le monde doit être informé et impliqué.
Cette transmission d’informations et d’énergie vers l’équipe est super précieuse, il y a eu beaucoup de questionnements dans l’équipe! On était douze autour de la table, donc le fait d’avoir cet échange direct a fait une vraie différence.
Est-ce que vous avez rencontré des difficultés avec certains éléments ?
Certaines pratiques sont clairement plus dures que d’autres, implanter les bacs en cuisine était difficile, car cela peut parfois venir en contradiction avec l’objectif de performance qu’on demande à nos employés. Cela a été difficile au niveau de la gestion du changement, et c’est aussi pour ça que l’aide de La vague a été précieuse!
Comment avez-vous entendu parler du GUTA? Pourquoi vous êtes-vous lancé dans son programme d’accompagnement?
Johanne : J’ai été mandatée pour travailler sur notre plan de développement durable, et les informations internes à l’entreprise ne me suffisaient pas pour avoir une vision complète des enjeux, donc je voulais chercher à l’externe. Beaucoup de prestataires sont sortis de mes recherches, mais c’est avec le GUTA que ça a marché immédiatement. J’ai porté rapidement ce projet à l’interne, car je me reconnaissais bien dedans, en tant qu’humain dans une entreprise.
Quelle est la pratique dont vous êtes le plus fier en tant que commerçant?
Je pense que ce serait le fait d’avoir pris le contrôle de notre packaging, ce qui nous a permis d’agir sans dépendre des fournisseurs. Cela a demandé pas mal d’agilité et de moyens, mais le résultat est qu’on a pu aller librement sur des emballages compostables quand c’était la bonne affaire, puis passer au recyclable quand la Ville de Montréal a décidé que c’était la meilleure pratique.
Toute la difficulté était de proposer des emballages durables sans sacrifier l’esthétique, car les gens mangent avec les yeux, donc la présentation des plats est primordiale.
Quels sont vos prochains projets excitants pour rendre vos affaires plus durables encore?
La prochaine étape, c’est la question des ustensiles. Pour le moment, ils sont compostables. On va passer au bois, et surtout on va essayer de les rendre optionnels pour nos clients, dans une logique de réduction à la source. Et dans nos objectifs internes, on souhaite atteindre la carboneutralité en 2030.
Quel message voudriez-vous adresser à un commerçant qui souhaite mettre en place des pratiques plus durables?
Il faut bien définir nos valeurs, celles qu’on veut offrir à nos clients. La valeur « développement durable » est un élément important de l’offre, et il faut la concilier avec la valeur économique, car parfois pour faire changer les choses, la solution est d’ordre économique. Il faut donc trouver l’équilibre, éviter les contradictions, et poser un geste à la fois sans sous-estimer le poids de la gestion du changement à l’interne, et auprès de la clientèle.
Dans un monde idéal, comment pourrait être géré l’enjeu de la transition alimentaire dans les commerces?
Le transfert des protéines animales vers les protéines végétales est un sujet vital qui me passionne. Il faut trouver les textures et les goûts pour créer une nouvelle expérience de niveau comparable ou supérieur pour les clients. Et avant que le monde ne s’habitue aux protéines végétales, il y a de la job, notamment au niveau de l’industrie.
Ce n’est pas le consommateur le problème, mais plutôt les choix qui lui sont proposés. Donc mon vœu serait de voir l’industrie se positionner sur cet enjeu et produire davantage de produits végétaux savoureux, car avant de faire de la morale sur les choix de consommation, il faut mettre les bons produits sur la table, et ce n’est pas toujours facile. C’est d’ailleurs pour cela qu’on s’est associé avec Loonie!
Si vous étiez un fruit ou un légume, lequel et pourquoi?
Je serais un chou de Bruxelles, car c’est mon légume préféré, il très esthétique et ne plaît pas à tout le monde!
La vague, c’est l’organisme qui accompagne la transition écoresponsable des cafés et restaurants du Québec!
Un accompagnement réalisé par La vague, partenaire du GUTA! La vague outille les commerces alimentaires dans leur transition écologique grâce à son expertise en lien avec la réduction à la source et l’économie du réutilisable en services alimentaires. Découvrez son offre de service!
La vague, c’est l’organisme qui accompagne la transition écoresponsable des cafés et restaurants du Québec!
Un accompagnement réalisé par La vague, partenaire du GUTA! La vague outille les commerces alimentaires dans leur transition écologique grâce à son expertise en lien avec la réduction à la source et l’économie du réutilisable en services alimentaires. Découvrez son offre de service!