CRÉER UN PROFIL
Commerces pour le climat

Juliette Temps (gérante de boutique) & Marie-Pierre Denis (propriétaire et directrice générale)

Juliette Temps (gérante de boutique) & Marie-Pierre Denis (propriétaire et directrice générale)

Garder de la flexibilité au niveau des menus permet de lutter contre le gaspillage en étant créatifs. Et c’est également une bonne pratique commerciale !

LES BONNES PRATIQUES POUR LA TRANSITION ALIMENTAIRE

LES BONNES PRATIQUES POUR LA TRANSITION ALIMENTAIRE

AVANT L'ACCOMPAGNEMENT

*Entrevue réalisée avec Juliette, et interventions de Marie-Pierre*

Parlez-nous des bonnes pratiques du quotidien de Chef à votre service !

Pour nous, l’empreinte écologique passe surtout par les choix qu’on fait au niveau de l’utilisation des denrées, et des emballages et contenants du quotidien. C’est une approche globale, on va toujours chercher à réduire les matières résiduelles à la source, et à recycler et composter ce qui doit l’être.

Au niveau du service traiteur, tout est réutilisable : notre livraison est zéro déchet! Les raisons sont écologiques, mais aussi pragmatiques : les contenants soi-disant réutilisables bougent au lavage, et au micro-ondes. Et le coût matière des produits jetables est absurde.

Nous sommes très proactifs pour la lutte au gaspillage : on réutilise directement tous les surplus et les restes, et on congèle tous les plats qui ne sont pas vendus immédiatement. On va toujours être dans l’innovation et tester de nouvelles recettes pour éviter les pertes, par exemple avec notre pudding composé de viennoiseries invendues! Et, au besoin, on va aussi avoir recours à l’application Too Good To Go.

Pour l’approvisionnement, on pense saisonnalité, autant que possible, et local. Nous avons de gros distributeurs pour certains produits, mais aussi des partenariats avec des commerces du quartier. On veille aussi à avoir toujours des options végétariennes à la carte.


APRÈS L'ACCOMPAGNEMENT

Quelles ont été les pratiques explorées durant l’accompagnement délivré par Jour de la Terre?

L’accompagnement réalisé par Jour de la Terre nous a permis d’aller plus loin dans nos démarches : l’implantation du compost a été optimisée, et nous avons pu dialoguer avec certains fournisseurs pour diminuer les emballages liés à la livraison.

Nous avons également mis en place un système d’apport de contenants réutilisables : les clients sont incités à utiliser les pots Masson mis à leur disposition, et à nous déposer ceux qu’ils souhaitent partager avec la communauté.

On est en train de réfléchir à de nouveaux produits consignés, comme les tasses pour les breuvages à emporter, et de manière générale on a amélioré l’affichage de nos bonnes pratiques pour mieux sensibiliser notre clientèle.

Comment décrire Chef à votre service en quelques mots?

Marie-Pierre : Chef à votre service, ce sont des repas cuisinés haut de gamme, simples et frais, à prix abordable, et livrés à domicile! On aime se définir comme des « créateurs de repas cuisinés » plutôt qu’un « traiteur », car ce terme est mélangeant : les gens pensent qu’on fait du corporatif et des mariages. Nous, ce qu’on veut, c’est cuisiner pour des personnes : les familles, les professionnels, les nouveaux parents, les aînés, etc.

Juliette : Chef à votre service existe depuis 13 ans et, récemment, on a ouvert un espace de vente avec des plats frais et congelés, et quelques tables pour déguster des breuvages et des collations sur place! On veut être un lieu de vie pour les habitants du quartier et, dans ce but, on propose aussi une formule apéros-tapas l’été (les jeudis) et une formule midi, du mercredi au vendredi !

Quel était le projet de base? Reposait-il sur un modèle vertueux?

Marie-Pierre : Oui, l’idée de départ était de créer un endroit porteur de valeurs écologiques. Dans le domaine de l’alimentation, on a des responsabilités vis-à-vis de l’environnement. Et je suis fière d’avoir choisi cette approche dès le lancement.

Juliette : Au niveau social, depuis l’ouverture de la boutique, on fait en sorte de créer du lien avec la clientèle, de partager de bons moments en faisant découvrir nos métiers et nos produits.

Est-ce que vous vous considérez comme une écologiste?

Juliette : Oui, et c’est justement ce qui m’a motivé pour venir travailler ici : Marie-Pierre m’a présenté la démarche, et j’ai pu voir toutes les bonnes pratiques à l’œuvre. Cet emploi de gérante me permet d’appliquer concrètement mes valeurs.

Vous sentez-vous légitime pour sensibiliser votre clientèle, vos fournisseurs?

La clientèle embarque toujours tant qu’on propose des options pratiques : nos contenants réutilisables ont toujours été bien accueillis car ils sont faciles d’utilisation et résistants au four et au congélateur.

Pour les fournisseurs, oui on essaie, mais ça prend de la négociation : nous avons réussi à convaincre notre torréfacteur de nous livrer le café dans des chaudières, et notre fournisseur de viande a également réduit ses emballages.

Quelle est la pratique dont vous êtes la plus fière en tant que commerçante?

Depuis peu, on propose régulièrement des sandwichs non traditionnels, disons! Lorsqu’on prépare la commande traiteur pour la semaine suivante, il nous reste parfois des viandes et des sauces. En partant de ces surplus, on va composer des sandwichs haut de gamme et cool, en ajoutant de l’halloumi, des légumes et servir dans un pain focaccia par exemple, et la clientèle nous en redemande!

Quels sont les prochains projets excitants ?

Pour moi, ça va être le développement de la formule du midi! C’est excitant car la formule sera fixe, mais le contenu des plats sera souvent improvisé, en fonction des commandes pour le volet traiteur. Les menus seront donc souvent le fruit de notre imaginaire, et garder cette flexibilité nous permet de lutter contre le gaspillage en étant créatifs; et c’est également une bonne pratique commerciale!

Quel message voudriez-vous adresser à un commerçant qui souhaite revoir ses pratiques ?

Pour éviter les pertes alimentaires, il faut rester flexible, sortir du cadre et réfléchir à tous les débouchés potentiels pour un reste de légumes ou un fond de sauce! Parfois, pas la peine de chercher trop loin : la congélation reste un outil efficace.

Pour mettre en œuvre la transition alimentaire, quel serait d’après vous l’enjeu prioritaire?

On en a déjà beaucoup parlé : ce serait l’enjeu du gaspillage, j’ai une intolérance personnelle pour ça! Maintenant, les mentalités évoluent et les commerces commencent à intégrer cette problématique, avec les zones à date courte dans les épiceries, par exemple.

Mais pour moi, le plus pertinent serait sans doute de faire de la pédagogie auprès du grand public, en proposant des ateliers consacrés aux astuces antigaspi, ou simplement aux gestes de base en cuisine!

Si vous étiez un fruit ou un légume, lequel et pourquoi?

Là, par cette chaleur, j’aimerais être un houmous de petits pois avec de la menthe : c’est frais et réconfortant, sans être trop lourd!

Jour de la Terre, organisme en environnement, propose un service d’accompagnement sur mesure pour une meilleure gestion des matières résiduelles : le service Action Réduction®.
Cet accompagnement personnalisé a pour objectif de diminuer la part des matières envoyées à l’enfouissement ou à l’incinération, en privilégiant la réduction à la source et la valorisation des matières, comme via le compostage ou le recyclage.

Jour de la Terre, organisme en environnement, propose un service d’accompagnement sur mesure pour une meilleure gestion des matières résiduelles : le service Action Réduction®.
Cet accompagnement personnalisé a pour objectif de diminuer la part des matières envoyées à l’enfouissement ou à l’incinération, en privilégiant la réduction à la source et la valorisation des matières, comme via le compostage ou le recyclage.