F8 Café (Fabrik8) - Guichet GUTA

Depuis combien de temps existe le café? Comment le décrire en quelques mots?

Fabrik8 est installé ici depuis 3 ans, et le F8 café a ouvert il y a un an. Nous avions comme idée d’ouvrir un café qui serait un endroit idéal pour les besoins de nos locataires : le café du matin, la pause dîner ou même des réunions entre collègues. Nous offrons aussi un service traiteur interne pour les événements et réunions, autant de jour que de soir, et sans déchet.

Le café est également ouvert pour les clients externes et offre quelques places assises à l’intérieur ainsi qu’une terrasse sur rue en été.

Après une année à servir sa clientèle, nous avons décidé de recueillir les commentaires et suggestions de nos locataires par rapport à l’offre du café et avons fait un relaunch à la mi-septembre. Ces commentaires nous ont aidés à revoir le menu, mais aussi nos stratégies durables et la provenance de nos produits. Nous avons ouvert notamment une section épicerie avec des produits québécois.

Est-ce que vous vous considérez comme une écologiste? Quelle est votre source de motivation pour agir?

Oui, je me considère comme écologiste, mais j’ai mes défauts comme tout le monde. Il est important d’être conscient de son impact et d’y apporter des réponses sur les plans personnel et professionnel. Je trouve ça normal et naturel de les implanter dans mon milieu de travail, il ne faut pas se sentir gêné d’apporter ces questionnements à ses collègues. L’accompagnement de La vague était bien reçu par l’équipe, d’autant plus que nous avions l’aide du GUTA pour nous guider et nous offrir un soutien financier.

Vous sentez-vous légitime pour sensibiliser votre clientèle ou interpeller les décideurs?

Oui, en tant que commerce c’est même important de sensibiliser sa clientèle. Au niveau de nos fournisseurs, nous avons entamé des discussions sur le format des livraisons de café en baril plutôt qu’en sac par exemple. Nous considérons aussi changer nos boîtes de laits végétaux pour les produits DAM Drinks et La Pinte pour notre lait de vache.
Donc par rapport aux fournisseurs, on n’a pas à inventer des solutions : elles existent et elles sont prêtes. Dans l’idéal, on voudrait influencer positivement les autres acteurs de la chaîne d’approvisionnement, et notamment encourager plus de cafés à se lancer dans la transition écologique en partageant notre expérience.

Qui serait selon vous le meilleur acteur pour impulser le changement au niveau des pratiques dans le secteur commercial à Montréal?

En plus de mettre en place des réglementations comme celle sur les articles à usage unique, la Ville de Montréal pourrait offrir un soutien financier aux commerces qui prennent l’initiative de faire une transition durable. Ce sont des gestes faciles à intégrer pour les commerces, mais cela prend parfois un coup de main pour les aiguiller dans la bonne direction, soit par un accompagnement ou une aide financière par exemple.

Comment avez-vous entendu parler du GUTA? Pourquoi vous êtes-vous lancée dans son programme d’accompagnement?

J’ai assisté à une conférence en ligne de la Ville de Montréal sur la réglementation relative aux articles à usage unique. Le GUTA était mis de l’avant, et en visitant votre site, j’ai découvert le programme d’accompagnement! On avait déjà de bonnes bases, mais on a profité de cette opportunité de se faire accompagner et d’avoir un plan d’action clair basé sur les besoins de notre commerce.

Quelle est la pratique dont vous êtes la plus fière?

Je pense que ce serait le processus de « relaunch » du café [l’offre de produits et services a été revue après un sondage de satisfaction clients], car c’était l’occasion d’échanger vraiment avec notre clientèle régulière, les locataires, et de réaliser qu’on pouvait vraiment faire un café à leur image. Ils viennent tous les jours, donc on a la chance de pouvoir aller au fond de leurs préférences et suggestions, et je suis fière de ce lien qu’on a réussi à créer.

Quels sont vos prochains projets excitants pour le café?

Nous travaillons présentement sur une deuxième phase : un nouveau complexe Fabrik8 adjacent à celui existant. Ce nouveau projet aurait une composante de restauration.
Pour le F8 Café, nous travaillons sur une offre de prêt-à-manger zéro déchet, une plus grande offre de produits québécois, le lancement de brunchs les jours de fin de semaine ainsi que des événements culinaires spéciaux comme le temps des sucres et le temps des pommes.

Quel message voudriez-vous adresser à un commerçant qui souhaite mettre en place des pratiques plus durables?

Je conseillerais de s’inspirer des commerces qu’on admire, ceux qui nous inspirent. On est toujours à la recherche de nouvelles pratiques, et observer les commerces qui tendent vers le zéro déchet, c’est toujours une grande source de motivation.
Aussi, il ne faut pas hésiter à bousculer un peu les habitudes, on est souvent surpris de voir à quel point les gens embarquent. Au début, c’est utile de proposer des récompenses, aller vers des systèmes incitatifs pour orienter les comportements, puis au fil du temps les choses évoluent naturellement.

Dans un monde idéal, comment pourraient être gérés les enjeux de la transition alimentaire?

Il faudrait que la réduction du gaspillage soit rendue plus simple, les solutions pour éviter cette pollution invisible devraient être plus accessibles. Par exemple, pour l’implantation du compost, ça m’a pris beaucoup de recherches auprès de compagnies privées puisque l’offre de la Ville ne correspondait pas à nos besoins. Les commerces qui s’engagent à mieux contrôler leur gaspillage pourraient être davantage soutenus par la Ville.

Si vous étiez un fruit ou un légume, lequel et pourquoi?

Un épi de maïs, car ça me rend nostalgique : le simple fait d’en manger me renvoie à l’enfance!