Parlez-nous des bonnes pratiques au quotidien chez Canard Café!
*Entrevue réalisée avec Amélie Rivet*
On a toujours veillé à valoriser autant que possible les producteurs d’ici, c’est pourquoi le menu et les tablettes affichent beaucoup de produits locaux.
La lutte au gaspillage fait partie de notre quotidien car ça nous tient à cœur d’utiliser les aliments à leur plein potentiel! Cela implique de faire davantage de transformation pour éliminer les pertes, repenser les menus et les modes de cuisson, proposer de nouveaux produits issus de la revalorisation, etc. Et évidemment faire du don aux OBNL, car si on lutte contre le gaspillage c’est surtout dans une optique de redonner, plutôt que de réaliser des économies. En tant que couple on a toujours été dans le caritatif donc pas tellement d’attrait pour les solutions commerciales comme Too Good To Go.
Avant la réglementation sur les articles de plastique à usage unique, on était déjà presque zéro déchet avec une majorité de produits compostables et recyclables. On a des stations de tri en salle et en cuisine : compost, recyclage et poubelle. On vend également des tasses réutilisables, et on encourage la clientèle à apporter ses propres tasses et contenants, avec un tarif incitatif. Une grosse partie de notre mobilier est de seconde main, et même parfois « fait maison »!
Quelles ont été les bonnes pratiques explorées durant l’accompagnement délivré par La vague?
La réglementation sur les articles à usage unique a changé la donne et on s’est retrouvés en première ligne pour faire de l’éducation à la clientèle. L’accompagnement de La vague nous a permis d’avoir les éclairages nécessaires pour cette tâche, et les bons outils pour la mener à bien! En parallèle, nous avons effectué des changements pour réduire à la source notre production de déchets, en particulier les ustensiles, serviettes, bâtonnets et sachets de sucre… Nous avons élargi l’offre de vrac et d’options réutilisables, et fait davantage de sensibilisation via des supports pédagogiques.
Et puis pas mal d’autres pistes ont été explorées avec La vague : sur l’approvisionnement encore plus responsable, les alternatives aux grossistes pour certains produits, la compensation carbone… Nous avons un beau plan d’action à mettre en œuvre dans les prochains mois!
Comment décrire Canard Café en quelques mots?
Le Canard Café est un incontournable d’Hochelaga, un endroit chaleureux où on peut se sentir chez soi et découvrir une belle variété de produits locaux, en bonne compagnie! Pierre et moi avons repris le Hoche Café en janvier 2020, puis avec la pandémie on a dû se réinventer immédiatement. Alors que beaucoup de cafés réduisaient leur offre de service, nous on a fait tout l’inverse : en offrant plus de vente à emporter, de produits cuisinés et de cafés de torréfacteurs locaux, on a gagné en visibilité et on s’est rapidement fait connaître dans le quartier.
Est-ce que vous vous considérez comme une écologiste? Est-ce qu’il est important de mettre en place des mesures écoresponsables en tant que commerce?
On vient d’une génération pas écologiste en tant que telle, mais c’est important pour nous de faire des changements au niveau personnel, par exemple en utilisant des autos électriques. Puis, en tant qu’entrepreneurs, on va essayer de reproduire ces valeurs personnelles, les appliquer à notre environnement professionnel. On veut tendre vers la transition et on a conscience d’avoir un rôle à jouer. Si chaque commerçant fait sa part et essaye de changer son impact plutôt que de pointer les responsabilités des autres, on aura forcément une société meilleure.
Vous sentez-vous légitime pour sensibiliser votre clientèle, vos fournisseurs?
On fait en sorte de sensibiliser la clientèle et les employés, avec les fournisseurs c’est souvent extrêmement difficile; tous ont déjà leurs process et je ne peux pas toujours choisir en fonction de mes critères. Le plus important est de toujours être ouvert à la discussion, parfois ce sont les prestataires qui diffusent les bons coups et les opportunités; une des choses que j’ai apprise en tant qu’entrepreneure est d’écouter tout le monde, puis de filtrer car toutes les idées ne sont pas bonnes à prendre, et on ne peut pas satisfaire toutes les attentes.
Comment avez-vous entendu parler du GUTA? Pourquoi vous êtes-vous lancée dans son programme d’accompagnement?
C’est notre inspecteur du MAPAQ qui nous a parlé du GUTA! On avait plusieurs objectifs : d’abord avoir un œil extérieur pour s’assurer que nos emballages et contenants étaient bien conformes aux nouvelles directives de la Ville, mettre en place un système de consigne pour des tasses réutilisables, et avoir du soutien dans la conduite du changement.
Quelle est la pratique dont vous êtes la plus fière en tant que commerçante?
Notre principale source de fierté, ce n’est pas une action en particulier mais un tout : au fil des années, nous avons fait des choix commerciaux basés sur notre volonté de réduire notre empreinte écologique, et nous avons réussi à les assumer! Tout en gardant l’esprit du lieu et en répondant aux attentes de notre clientèle. En tant que café de quartier, l’objectif c’est de prendre soin de ta communauté.
Quels sont vos prochains projets excitants pour rendre vos affaires plus durables encore?
Pour certaines pratiques, nous sommes encore au stade de l’implantation et on voit que cela prend un peu de temps et de répétition pour faire adopter les bons réflexes à la clientèle. Ainsi peu de gens amènent leurs tasses pour le moment. En revanche, on constate que les gens vont poser plus de questions sur la recyclabilité des emballages, et vont consacrer plus d’énergie et de réflexion à la station de tri! Donc à ce stade il faut stabiliser ce qu’on est en train de faire, et bien le faire, avant de poursuivre l’aventure sur de nouveaux projets durables.
Quel message voudriez-vous adresser à un commerçant qui souhaite se lancer en affaires ou mettre en place des pratiques plus durables?
La meilleure chose à faire au moment de se lancer est d’aller chercher un mentor, de l’information, se renseigner sur les bonnes pratiques existantes. Il ne s’agit pas de faire une étude de marché, mais simplement de jaser avec des entrepreneurs déjà en affaires pour comprendre ce qui fonctionne chez l’un ou l’autre. Souvent, on se lance en pensant qu’on a la science infuse, or ce n’est pas le cas!
Dans un monde idéal, comment les commerces pourraient être soutenus dans leurs démarche de transition écologique?
En tant qu’entrepreneure engagée, j’aimerais avoir un endroit où je me sens à l’aise de pouvoir poser les questions et me sentir épaulée. Notre société actuelle est plutôt individualiste, et l’écologie fait rarement partie des cent priorités dans la semaine d’un commerce. Personne n’a le mode d’emploi, donc ça prendrait une zone de confiance pour les commerçants et les professionnels de la transition, avec des réponses et de l’entraide pour avancer concrètement.
Si vous étiez un fruit ou un légume, lequel et pourquoi?
Un aliment sucré et salé, car j’ai plusieurs facettes : une très « affaires », une autre plus sociale et tournée vers le communautaire.
La vague, c’est l’organisme qui accompagne la transition écoresponsable des cafés et restaurants du Québec!
Un accompagnement réalisé par La vague, partenaire du GUTA! La vague outille les commerces alimentaires dans leur transition écologique grâce à son expertise en lien avec la réduction à la source et l’économie du réutilisable en services alimentaires. Découvrez son offre de service!
La vague, c’est l’organisme qui accompagne la transition écoresponsable des cafés et restaurants du Québec!
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